CHINE
Commentaire : relations sino-américaines, pourquoi Biden ne se démarque pas de la ligne laissée par l’ancienne administration ?
        
2021-02-28 21:31 | RCI

Au pouvoir depuis plus d’un mois, l’administration Biden a toujours difficile à se démarquer des lignes de la politique étrangère américaine héritées de l’ancienne administration. Les observateurs ont pu constater que les déclarations et les prises de position de certains hauts fonctionnaires de l’actuelle administration américaine concernant les rapports notamment économiques et commerciaux avec la Chine, le sujets relatifs à la mer de Chine méridionale ainsi que la lutte contre l’épidémie, n’ont pas fait oublier l’administration précédente. Au contraire, les positions de l’administration Biden sur tous ces sujets laissent transparaitre les signes d’un pouvoir sur les traces de l’administration Trump.

Il est vrai que la conduite de la politique étrangère d’un pays est la résultante ou l’expression des décisions prises sur le plan interne. Or, beaucoup s’attendaient à ce que la politique étrangère américaine vis-à-vis de la Chine change de physionomie du fait de l’arrivée d’une nouvelle administration.

En raison des malaises au niveau des institutions américaines, des politiciens américains mettent désormais en avant leurs propres intérêts, laissant de côté l’intérêt général de leur pays. Ainsi, le paysage politique des Etats-Unis est fortement polarisé, le gouvernement Biden ne montre pas les signe de quelqu’un qui voudrait bien redéfinir la politique américaine à l’égard de la Chine.

Au début de son mandat, Biden avait promis de faire de la lutte contre l’épidémie et la reprise économique ses priorités. Mais hélas, ces deux tâches sont encore lettre morte.

A défaut accomplir ces tâches, des politiciens américains, un peu comme à leurs habitudes, vont décliner toute la responsabilité de l’échec, et voudront, par tous les moyens, chercher les poux sur la tête de la Chine. C’est ce qui traduit l’attitude de Jake Sullivan, assistant du président américain chargé de la sécurité nationale, qui a récemment remis en question les données fournies par la Chine à l’OMS sur l’origine de l’épidémie. C’est pourquoi à la Conférence de Munich sur la Sécurité Biden a prétendu aux « agressions économiques et à la coercition » de la Chine.

Au cours de la semaine écoulée, les interactions entre les Etats-Unis et l’Europe ont été intenses depuis la vidéoconférence des ministres de la défense de l’OTAN à la vidéoconférence des dirigeants du G7, jusqu’à la réunion spéciale en ligne de la Conférence de Munich sur la Sécurité. L’intention de l’administration américaine est évidente : d’un côté, la réparation des relations américano-européennes ; de l’autre côté, chercher à former un petit clan transatlantique anti-Chine.

En réalité, ces méthodes ne sont pas différentes de celles auxquelles recourait l’ancienne administration, dans l’unique but provoquer la confrontation entre la Chine et les Etats-Unis. C’est sans doute une erreur d’orientation que serait en train de commettre l’administration Biden.

Après avoir multiplié des appels à la raison en direction des Etats-Unis, la Chine espère que la partie américaine « cessera de tergiverser et de dénigrer le parti communiste chinois et le système politique chinois ; cessera de tolérer et même soutenir les forces sécessionnistes pour l’indépendance de Taiwan ; cessera de porter atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la Chine dans les affaires intérieures de Hong Kong, du Xinjiang et du Tibet».

La Chine espère également que la partie américaine « renoncera le plus tôt possible à imposer des droits de douane injustifiés sur les produits chinois, à appliquer toutes sortes de sanctions unilatérales aux entreprises chinoises et aux instituts de recherche et d’enseignement, à exercer une pression injustifiable sur les progrès scientifiques et technologiques de la Chine ».

En même temps, les officiels chinois ont proposé trois domaines prioritaires pour la coopération sino-américaine. Cela indique la voie à suivre pour remettre les relations sino-américaines sur les bons rails. Nous espérons que l’administration Biden pourra lire la sincérité dans les salutations transocéaniques de la partie chinoise et faire un choix judicieux, au lieu de répéter les erreurs de son prédécesseur et de prendre la mauvaise direction.

Il faut savoir que l’ennemi des Etats-Unis n’a jamais été la Chine, mais le "démon du cœur" des politiciens américains.

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