Après avoir mis en vigueur un système dit de « gestion statique » dans la plupart des quartiers de Shanghai (est de la Chine) pendant près de trois semaines, les autorités locales ont publié le 16 avril la première édition des directives de prévention de l’épidémie de COVID-19 pour aider les entreprises industrielles de la ville à reprendre la production, leur objectif étant de coordonner les efforts de lutte contre l'épidémie et le développement économique et social.
Publiées par la Commission municipale de l'économie et de l'informatisation de Shanghai, les directives disposent que tous les gouvernements et autorités de district à différents niveaux devront soutenir activement les entreprises pour qu'elles reprennent leurs activités et guider leur travail de prévention de l'épidémie en utilisant une approche au cas par cas. Les autorités devront également fournir des services de soutien, tels que la mise en place de stations de test d'acides nucléiques pour fournir des services de test, assurer le traitement des déchets médicaux en temps opportun et fournir aux entreprises du matériel de prévention de l’épidémie et d'articles essentiels, a indiqué le document.
De leur côté, les entreprises sont tenues de formuler leurs plans de prévention et de contrôle de l’épidémie ainsi que des plans de gestion en boucle fermée, qui devront être soumis aux autorités municipales ou de district de prévention et de contrôle de l'épidémie pour approbation. Celles qui ne pourront pas assurer une prévention sûre de l'épidémie et une production sûre ne seront pas autorisées à reprendre leurs activités.
Selon un expert en contrôle de l'épidémie qui s’est exprimé dans le Global Times sous couvert d'anonymat, l'essence de la politique dynamique zéro-COVID de la Chine consiste à trouver un équilibre entre le contrôle de l'épidémie et une vie et une activité économique normales. Alors que la durée des restrictions approche d'un mois, Shanghai, une mégapole de 25 millions d'habitants qui abrite de nombreuses entreprises et usines, se trouve aujourd’hui à une étape cruciale d'exploration et probablement de redéfinition de l'équilibre délicat mais le point d'inflexion n'est pas encore arrivé, a-t-il noté.
Parallèlement, Shen Meng, directeur de la petite banque d'investissement Chanson & Co basée à Beijing, a souligné le 16 avril dans le Global Times que l'exigence de Shanghai de demander à certaines de ses plus grandes entreprises industrielles de reprendre leurs activités dans un environnement de gestion en boucle fermée ne signifie pas que la ville est revenue à la normale, mais que la situation épidémique y est entrée dans une phase plus contrôlable.
Shanghai n'est pas seulement le plus grand centre financier de Chine, mais abrite également de nombreuses industries de haute technologie. Certaines des entreprises les plus avancées de Chine ou même du monde ont installé des usines dans la ville, dans des industries telles que les semi-conducteurs, la construction automobile, l'électronique, la chimie, les batteries et les secteurs pharmaceutiques.
Cependant la récente flambée de COVID-19 à Shanghai a porté un coup dur aux industriels de la ville. Ainsi de Tesla qui, depuis que la ville a annoncé la fermeture de la gestion de la zone nouvelle de Pudong à partir du 28 mars, a suspendu les opérations de sa Gigafactory de Shanghai. Toutefois, selon un rapport de Reuters, le constructeur de voitures électriques pourrait reprendre ses activités le 18 avril.
Selon M. Shen, « avec une telle importance économique, il est peu probable que Shanghai attende et suspende les activités sociales jusqu'à ce que le virus soit éliminé au niveau social », notant que le fait que la ville n'ait pas renoncé à la flexibilité de minimiser l'impact de sa politique de prévention de l'épidémie sur son économie est conforme à l'exigence du gouvernement central de mettre en œuvre des mesures de prévention et de contrôle de l'épidémie au moindre coût.
« Shanghai a l'économie la plus forte et les meilleures conditions sanitaires de Chine. Si la ville peut explorer des moyens de minimiser l'impact économique des mesures de lutte contre l’épidémie, cela aura une grande importance pour l'économie globale de la Chine à l'avenir », a-t-il assuré.
Shanghai a signalé le 16 avril 3 590 cas confirmés et 19 923 cas asymptomatiques de COVID-19 transmis localement, marquant le neuvième jour consécutif où les cas quotidiens de la ville ont dépassé la barre des 20 000. La veille, la métropole de l’est avait enregistré plus de 330 000 infections depuis le début de la flambée actuelle.